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Lecture - La Horde du Contrevent

Dernière mise à jour : 12 août 2019

Hello ! Je ne parle pas souvent de mes lectures, mais j’avais envie de m’étendre un peu sur celle-ci.

Voilà, j’ai fini la Horde du Contrevent, et je me demande encore pourquoi je n’avais jamais lu ce chef-d’œuvre avant. Il est honnêtement rare que je tombe sur un livre qui force mon respect, du moins pas sur tous les tableaux. Je crois même que c’est la première fois.

Parce que j’ai été bluffé par la créativité d’Alain Damasio. Le monde en lui-même part déjà d’une idée originale, qui exploite le concept du vent sous toutes ses formes et le personnifie sans relâche dans la structure du monde, la mentalité de ses habitants, voire de manière matérielle sous la forme de chrones et autres créations originales. À chaque fois, on parle de densité, de vitesse, de forme, d’orientation dans une retranscription de notions physiques sagement appliquées au concept du vent.

Les personnages sont cohérents et attachants. Pendant plusieurs semaines, j’ai contré avec la Horde, 24ème membre invisible de leur incroyable équipée. Les narrateurs changeants à chaque paragraphe m’ont fait aimer chacun mes équipiers en leur donnant une admirable consistance. J’en ai aimé certains, détesté d’autres, mais ils sont tous restés fidèles à eux-mêmes, comme il se doit dans un livre où les protagonistes sont travaillés avec rigueur.

Le rythme est admirablement mené. On y sent les volutes et courbures du vent aussi sûrement qu’on les lit en lettres pleines sur la page de papier.

Quant à la langue, elle est, comment dire… fascinante. Un tourbillon de vents et de couleurs en format texte. L’auteur joue avec la langue française, allant de l’aerudit au conseil de l’Hordre, en passant par un festival d’aéromaîtres et d’éolicoptères. Un duel de palindromes, et c’est loin de s’arrêter là. Damasio invente même un langage pour coder le vent. Un jeu, je vous dis.

Et le plus gratifiant, c’est de prendre du recul à chaque concept évoqué dans une fantastique lecture au second degré. Les pistes de réflexion philosophiques sont légions, à commencer par la simple conception de l’être, du corps, de l’âme, du groupe, du monde, si différentes de ce que la science impose à nos cerveaux modernes parce que à la sauce aérologique – fascinant, vraiment.

En lisant la Horde du Contrevent, j’ai eu l’impression d’écrire du bas de gamme. C’était clairement le niveau du dessus. Mon objectif maintenant : l’atteindre un jour.


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